Au mois de novembre, un adolescent canadien a été hospitalisé à Vancouver pour un cas de détresse respiratoire aiguë. L’origine de sa maladie ? Le virus H5, plus communément appelé “virus de la grippe aviaire”. Dans son entourage, aucune autre contamination humaine n’a été détectée, signe que le virus ne se transmet pas encore d’humain à humain. Cette semaine, un second cas grave a été remonté en Amérique du Nord. Il s’agit cette fois d’un homme de 65 ans résidant en Louisiane, soit à plus de 3 000 kilomètres de Vancouver.
Cet homme est le soixante-et-unième cas de contamination humaine aux Etats-Unis depuis le début de l’année 2024. Dans certains cas, les personnes atteintes ont souffert d’une forme de conjonctivite, mais fort heureusement, la plupart des personnes contaminées étaient asymptomatiques. Reste que la recrudescence des cas de grippe aviaires a alerté les pouvoirs publics locaux, notamment en Californie, où 33 cas chez l’humain ont été remontés cette année. Gavin Newsom, le gouverneur local, a déclaré l’état d’urgence ce mercredi 18 décembre.
Pour le moment, le nombre de cas est encore trop faible pour parler d’épidémie humaine – y compris en Californie. Mais les Etats-Unis vivent actuellement une épizootie de grippe aviaire H5N1, c’est-à-dire, une épidémie qui touche les animaux. Depuis le mois de janvier 2022, on constate une explosion des cas de “grippe aviaire hautement pathogène” (HPAI, en anglais), soit une forme de virus particulièrement virulente, capable de décimer des troupeaux de volailles entiers en l’espace de quelques jours. De tels cas de virus ont été relevés dans la totalité des Etats : environ 18 % des comtés américains ont été touchés.
Cette épizootie s’accélère depuis le printemps et on observe même une forte croissance des cas chez les mammifères (notamment parmi les bovins). La trentaine de cas humains détectés en Californie serait due à une transmission entre mammifères et non à une contamination de la volaille à l’homme, comme c’est généralement le cas. La maladie circule de plus en plus activement : sur les 868 troupeaux de vaches laitières où la présence du virus a été détectée, 175 l’ont été entre le 1er et le 16 décembre. Pour cette raison, les autorités de santé craignent une mutation de virus qui pourrait avoir facilité cette transmission entre mammifères et qui, à terme, pourrait même permettre la transmission du virus d’humain à humain. Pour l’instant, aucun cas de la sorte n’a été rapporté outre-Atlantique.
Malgré cette hausse des cas et la vigilance accrue, le réseau des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) estime que le risque de santé publique actuel est faible.
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