Le nouveau gouvernement est-il moins ambitieux que le précédent pour redresser les finances du pays ? L’équipe de François Bayrou vise un déficit public de 5,4 % du PIB en 2025, ont affirmé ce vendredi 3 janvier Le Monde et Les Echos. Ce chiffre est supérieur aux 5 % ambitionnés par le gouvernement de Michel Barnier, après un dérapage attendu à 6,1 % en 2024.
L’objectif chiffré de réduction des déficits “sera le fruit des discussions” avec les groupes politiques du Parlement, s’est contenté de répondre la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, dans son compte-rendu à la presse du premier Conseil des ministres de l’ère Bayrou. “Le déficit sera le résultat des concertations et du chemin qui sera trouvé lors des concertations à Bercy et également pour le PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale, ndlr). Donc, on va se fixer d’abord ce dialogue”, a affirmé la représentante du gouvernement.
Il pourra “être entre 5,4 ou 5,1, 4,9, 4,8 (en pourcentage du PIB, NDLR), on verra le résultat de ces négociations et on verra où est le chemin et ce qui est supportable pour le déficit”, a-t-elle souligné. Dans une interview à La Tribune Dimanche, Eric Lombard, avait précisé que le déficit serait inscrit dans le texte budgétaire à “un peu au-dessus de 5 %” du PIB, “de façon à protéger la croissance”.
Une prévision de croissance à la baisse ?
En vue de les associer à la préparation du budget 2025, dont la France est pour l’instant dépourvue en raison de la censure du gouvernement de Michel Barnier le 4 décembre, les ministres de l’Economie, Eric Lombard, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, ont prévu de consulter l’ensemble des forces politiques représentées au Parlement. Des “premières prises de contact” ont débuté le 30 décembre, mais les échanges commenceront formellement la semaine prochaine, selon le ministère de l’Economie et des Finances, qui n’a pas communiqué de calendrier précis. Ces rencontres, prévues jusqu’au jour de la déclaration de politique générale, feront l’objet de conclusions qui se traduiront “en propositions du gouvernement amendant le budget 2025”.
La nouvelle version du texte budgétaire devrait s’appuyer sur des prévisions macroéconomiques moins favorables, même si Bercy n’a pas confirmé que la prévision de croissance serait abaissée de 1,1 % à 0,8 % pour 2025, comme l’affirme le journal l’Opinion.
Sur le déroulé de l’examen du projet de budget, la porte-parole du gouvernement a indiqué qu’elle n’avait “pas encore de calendrier exact à […] donner”, mais que “les principales orientations seront probablement dans la déclaration de politique générale”. En décembre, François Bayrou avait dit espérer une adoption du budget “à la mi-février”, sans toutefois être “sûr d’y arriver”. Il avait précisé qu’il repartirait de “la copie qui a été votée” au Parlement avant la censure.
Source