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Marée noire en Crimée et en Russie : le “désastre écologique” continue de s’étendre


Une catastrophe pétrolière aux conséquences écologiques majeures. La péninsule de Crimée, région ukrainienne annexée par la Russie depuis 2014, connaît une importante marée noire sur ses côtes ces derniers jours. En cause : les naufrages successifs de deux pétroliers russes dans le détroit de Kertch, passage entre la mer Noire et la mer d’Azov. Ces deux navires se sont abîmés après le passage d’une forte tempête dans la région.

Les plaques de mazout s’accumulent dorénavant sur le littoral ukrainien et ont même atteint, ce samedi 4 janvier, la grande ville de la région, Sébastopol. Selon le gouverneur russe de la région, Mikhail Razvozhaev, quelques traces de pétrole ont été retrouvées sur quatre plages de la péninsule, mais ont été “rapidement éliminées” par les services locaux. Selon les autorités russes, environ 200 000 tonnes de sols pourraient être concernées par une pollution liée à cet écoulement de fioul ces dernières semaines dans la zone. 86 000 tonnes de sable ont déjà été nettoyées sur place, précisent-elles.

Le président russe, Vladimir Poutine, a lui-même évoqué la catastrophe, la qualifiant de “désastre écologique”. Des volontaires ont rejoint les équipes mobilisées pour tenter d’assainir le littoral, a ajouté le maître du Kremlin, engagé dans une guerre depuis près de trois ans avec Kiev. Un conflit qui empêche d’ailleurs la coopération entre les deux États sur ce dossier, à l’inverse de la précédente marée noire dans la région, en 2007. À l’époque, les gouvernements des deux pays avaient collaboré pour endiguer la pollution liée au mazout. Celle-ci avait tout de même causé à l’époque la mort de plusieurs dizaines de milliers d’oiseaux et de poissons.

“Flotte fantôme” russe

L’accident révèle aussi une autre problématique liée à l’affrontement militaire entre les deux pays. L’Ukraine pointe en effet le rôle dans cette marée noire de la “flotte fantôme” russe, ces bateaux, souvent vieux, affrétés dans l’ombre par Moscou pour transporter du carburant en contournant les sanctions internationales. Les deux navires russes échoués en mer Noire avaient ainsi été fabriqués il y a plus de 50 ans.

“La plupart des plus de 1 000 pétroliers de la ‘flotte fantôme’ russe sont désespérément obsolètes, ont des polices d’assurance fictives, dissimulent leurs véritables propriétaires et surchargent souvent le pétrole en mer. D’autres accidents de grande ampleur sont statistiquement inévitables”, déplorait en décembre Mykhaïlo Podoliak, un des conseillers du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Fioul aux caractéristiques uniques

Mercredi 25 décembre, plusieurs scientifiques russes avaient ouvertement critiqué la gestion de la crise par les autorités – chose rare dans un pays où ce genre de propos est généralement réprimé de façon sévère. “Il n’y a pas de bulldozers sur place, pas de camions. Pratiquement aucun équipement technique”, avait ainsi pointé l’hydrologue Viktor Danilov-Danilian, directeur scientifique de l’Institut des problèmes d’eau de l’Académie russe des sciences, lors d’une conférence de presse. Le spécialiste avait aussi fustigé la distribution aux volontaires de “sacs en plastique inutiles qui éclatent” pour nettoyer le mazout. “En attendant que ces sacs soient enfin récupérés, la tempête arrive et ils se retrouvent de nouveau dans la mer. C’est impensable !”

Les autorités russes, elles, défendent leur stratégie, invoquant le caractère inédit de la catastrophe en raison du type de pétrole propagé. Le naufrage des deux navires constitue “le premier accident au monde impliquant du fioul ‘lourd’ de qualité M100”, a ainsi déclaré le service russe chargé des sauvetages en mer. Ce type de fioul “ne flotte pas à la surface”. Or, “il n’existe aucune technologie éprouvée dans le monde pour l’éliminer dans l’eau […] ; c’est pourquoi la principale méthode est la collecte sur le littoral”, affirme cette même source.




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