* . * . * .

Aux origines du Covid-19, les coulisses d’une impitoyable guerre des récits entre scientifiques

Rapport contre rapport ? Cinq ans après le début de la pandémie de Covid, la fin de l’année 2024 a été marquée par de nouveaux rebondissements autour des investigations sur les origines du Sars-CoV-2. Il y a d’abord eu, début décembre, la parution de la vaste enquête du Congrès américain. Des centaines d’heures d’auditions, des milliers de documents analysés et une publication de plus de 500 pages. Les républicains, auteurs principaux du document, concluent en faveur d’une fuite de laboratoire, tandis que les démocrates admettent désormais que cette hypothèse “ne peut plus être qualifiée de théorie du complot”.

Quelques semaines plus tard, c’étaient les travaux du groupe Sago (Scientific Advisory Group for the Origins of Novel Pathogens), un comité d’experts internationaux mandatés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui étaient très attendus. Selon les informations de L’Express, ces spécialistes penchent, eux, en faveur d’une zoonose du fait du “faisceau d’indices disponibles”, tout en se refusant à exclure la fuite de laboratoire. Mais alors que les membres du groupe visaient une publication avant la fin de l’année, c’est finalement à un nouveau bras de fer entre l’OMS et la Chine que le monde a assisté dans les dernières heures de 2024, l’institution internationale déplorant encore et toujours le manque de transparence du pays où tout a démarré…

En l’absence de données indiscutables, bien malin qui pourrait vraiment prétendre savoir pourquoi, en ces jours glacés de décembre 2019, les cas de pneumopathie ont commencé à se multiplier dans la capitale du Hubei. Les enjeux sont immenses, pour tant d’acteurs. Les dirigeants chinois ne peuvent souffrir le déshonneur de se voir imputer l’origine de la crise, qu’elle soit née sur les étals de ces marchés aux animaux vivants qui auraient dû disparaître après le premier Sars, ou pire encore, d’une fuite d’un laboratoire – “aucune hypothèse ne leur convient”, soupire un expert du comité Sago. Aux Etats-Unis, pour mieux dédouaner Donald Trump de sa gestion calamiteuse de la crise, les républicains aimeraient incriminer leur bête noire, le Pr Anthony Fauci, dont l’institut qu’il dirigeait a indirectement financé des recherches sur les coronavirus au sein de l’Institut de virologie de Wuhan (WIV en anglais). Les scientifiques eux-mêmes se divisent en deux camps irréconciliables, sur fond de conflits d’intérêts, d’ego mal placés, et d’antagonismes autour des “gains de fonction”, ces manipulations risquées menées pour étudier les virus, que certains voudraient interdire.

Deux articles qui closent le débat ?

Récit contre récit. Tout au long de l’Histoire, les épisodes ne manquent pas où les épidémies et leurs origines ont été instrumentalisées, voire manipulées. A défaut de certitudes appuyées par la science, les cinq dernières années ont été riches de révélations illustrant comment les uns et les autres ont œuvré pour défendre “leur” hypothèse et l’imposer dans l’esprit du public. Les jeux d’acteurs de différents protagonistes ont été mis au jour à travers les milliers de pages d’e-mails et de documents révélés par des journalistes et des investigateurs indépendants (le groupe informel Drastic ou l’ONG U.S. Right to Know), ou dans le cadre des auditions du Congrès américain. “S’ils ne permettent en rien de conclure sur l’origine du virus, ces éléments factuels aident à mieux comprendre comment les récits autour de cette pandémie se sont peu à peu mis en place”, résume le Pr Renaud Piarroux, spécialiste des épidémies et chef de service à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP).

Coïncidence contre coïncidence. Au tout début de 2020, alors que les hôpitaux de Wuhan se remplissent de malades, c’est l’hypothèse d’une zoonose qui est d’abord évoquée. Beaucoup de cas semblent liés au marché Huanan, on se souvient du Sras, apparu lui aussi sur des marchés aux animaux vivants en Chine en 2002-2003. Rapidement, sur les réseaux sociaux notamment, une autre hypothèse commence toutefois à tourner : celle d’une fuite de laboratoire – après tout, la ville n’est-elle pas l’épicentre de la recherche chinoise sur les coronavirus ? Mais dès le mois de février, des scientifiques aussi renommés qu’influents vont clore le débat. A travers deux analyses, d’abord déposées en préprint avant d’être publiées dans des revues majeures, ils imposent l’idée que l’origine du Sars-CoV-2 est selon toute vraisemblance “naturelle”. Pendant un peu plus d’un an, l’hypothèse d’une fuite de laboratoire va être reléguée au rang de théorie du complot.

Le premier de ces articles s’intitule The proximal origin of Sars-CoV-2″. Ses auteurs, cinq spécialistes de la virologie et des maladies infectieuses, concluent “qu’ils ne croient pas qu’un quelconque scénario en lien avec le laboratoire soit plausible”. Pourtant, leurs e-mails, puis leurs messages sur Slack, révélés à partir de juin 2021, dévoilent une autre histoire. Elle commence le 31 janvier 2020. Le virologue Kristian Andersen* alerte Anthony Fauci, puis Jeremy Farrar, alors président du Wellcom Trust britannique (un acteur clé du financement de la recherche médicale) : “Après des discussions plus tôt aujourd’hui, Eddie, Bob, Mike [NDLR : Eddie Holmes, Robert Garry, futurs cosignataires de l’article, et un autre virologue, Michael Farzan] et moi-même trouvons tous que le génome est incompatible avec les attentes de la théorie de l’évolution. Mais il faut regarder cela de beaucoup plus près […] donc ces opinions pourraient encore changer.” D’emblée, ces experts songent à une fuite de laboratoire.

Avec l’assentiment du Pr Fauci, Jeremy Farrar réunit quelques grands virologues internationaux pour une conférence téléphonique le 1er février. Le Britannique précise vouloir “encadrer le débat […] avant qu’il ne devienne incontrôlable et qu’il n’ait des ramifications potentiellement très préjudiciables”. La réunion semble houleuse, à en croire un e-mail de Francis Collins (le patron du NIH, les instituts de santé américains) à Farrar et Fauci : “Bien que les arguments de Ron Fouchier et de Christian Drosten soient présentés avec plus de force que nécessaire, je me rallie à l’idée qu’une origine naturelle est plus probable.” Il faut rappeler ici qui est Ron Fouchier. En 2012, ce virologue néerlandais avait rendu un virus grippal aviaire H5N1 très contagieux pour les mammifères. Ces manipulations de “gains de fonction” avaient déclenché une vague d’indignation, aboutissant à un moratoire aux Etats-Unis sur ce type d’expérience, de 2014 à 2017.

Le rôle trouble de Peter Daszak

Peter Daszak lors de l’enquête de l’OMS en Chine, en février 2021. (Photo by Hector RETAMAL / AFP)

A l’occasion de cette réunion téléphonique, Ron Fouchier a donc défendu “avec force” l’origine naturelle du virus. Un autre e-mail, de Jeremy Farrar le 2 février, montre que le Néerlandais veut éviter à tout prix le débat sur une éventuelle fuite de laboratoire qui, selon lui, “nuirait inutilement à la science en général et à la science en Chine en particulier”. Il avance dix arguments pour justifier sa position. Il ne semble toutefois pas avoir totalement convaincu ses collègues, dont certains le jugent “soumis à des conflits d’intérêts” (“conflicted”). Mis en ligne le 17 février, “Proximal origin” reprendra toutefois largement ses arguments, sans qu’il ne cosigne l’article. Dans les semaines suivant la parution de l’article, les messages sur Slack d’Anderson et de Garry montreront pourtant que, contrairement à ce qu’ils ont écrit, ils continuent de s’interroger sur le rôle du WIV. Mais par la suite, dans leurs interventions publiques, dans leurs publications scientifiques, et jusque durant leurs auditions devant le Congrès, ils défendront la piste de la zoonose, arguant qu’ils avaient “changé d’avis au vu des données disponibles“.

Le 19 février, deux jours à peine après la parution de “Proximal origin”, la prestigieuse revue médicale The Lancet publie sur son site la version préliminaire d’une lettre signée par 27 scientifiques renommés, dont Jeremy Farrar. Elle présente l’hypothèse d’une fuite de laboratoire comme une théorie du complot et suggère l’existence d’un consensus scientifique en faveur d’une origine naturelle. Au milieu des signataires, un nom interpelle : Peter Daszak. Ce zoologue britannique préside l’ONG EcoHealth Alliance, qui collabore depuis des années avec le WIV pour des recherches sur les coronavirus. Il a décroché des financements du NIH pour ces travaux, qui ont notamment abouti en 2014 à la création de deux coronavirus de synthèse similaires au Sars-1.

Ses e-mails révèlent que ce scientifique fut à la fois le chef d’orchestre et le principal rédacteur de la publication du Lancet. A la chercheuse Rita Colwell, il explique par exemple que ce projet ne doit pas être perçu comme une pétition, mais comme une “lettre de scientifiques de premier plan soutenant d’autres scientifiques [NDLR : du WIV] qui subissent de graves pressions”. A Ralph Baric, ponte des recherches sur les coronavirus et les gains de fonction, collaborateur régulier du WIV et d’EcoHealth, il écrit que cette lettre sera “présentée d’une manière qui ne soit pas liée à notre collaboration afin de maximiser une voix indépendante”. De fait, la lettre fera forte impression. Il faudra attendre le 26 juin 2021 pour qu’un long addendum dans le Lancet révèle les conflits d’intérêts de Peter Daszak.

En mai 2024, à la suite d’une audition houleuse au Congrès, l’administration Biden décidera d’interdire le financement d’EcoHealth Alliance. Les soutiens de Peter Daszak pointent que tout cela ne dit rien de son implication, ni de celle du WIV, dans l’émergence du Covid. Mais le fait est qu’entre-temps, le scientifique se retrouve de toutes les investigations sur les origines du Covid-19. Il dirige le groupe de travail dédié au sein de la commission sur la pandémie montée en 2020 par The Lancet, sous la houlette de Jeffrey Sachs. L’économiste finira par l’en évincer, avant de saborder la totalité du groupe, “5 des 12 membres […] ayant des conflits d’intérêts potentiels en raison de leurs liens directs et indirects avec un laboratoire de Wuhan”. Plus étonnant encore, Peter Daszak fera aussi partie des experts envoyés en janvier 2021 par l’OMS à Wuhan. Le 30 mars 2021, leur rapport concluera que l’origine zoonotique est “très probable”.

L’intrigant “projet Defuse”

Dès le lendemain, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus relancera pourtant le débat en déclarant que “toutes les hypothèses restent sur la table”. A partir de là, l’année 2021 voit revenir en force l’hypothèse de la fuite de laboratoire. Mi-mai, lettre ouverte dans le magazine Science de chercheurs, dont le fameux Ralph Baric, appelant à “garder toutes les pistes ouvertes”. Juin, révélation des e-mails d’Anthony Fauci. Mi-août, Peter Ben Embarek, chef de la mission OMS à Wuhan, déclare à la télé danoise que “la fuite de laboratoire doit être envisagée”. Et le coup de tonnerre, à l’automne : le groupe Drastic déterre le projet Defuse, porté par EcoHealth Alliance en partenariat avec le WIV et le laboratoire de Ralph Baric à Chapel Hill, en Caroline du Nord (Etats-Unis).

“Quand on le lit, on trouve cela curieux”, euphémise le virologue Etienne Decroly (CNRS/Marseille université). Les auteurs de ce document daté de mars 2018 prévoyaient de capturer des chauves-souris pour étudier leurs virus et… les modifier pour évaluer leur potentiel infectieux. En particulier, les chercheurs envisageaient “d’insérer un site de clivage par la furine” dans des virus apparentés au Sars-1 (le virus du Sars de 2002-2003). Derrière ce vocabulaire technique, les partisans de la thèse de la fuite de laboratoire ne lisent rien moins que… la recette du Sars-CoV-2. La découverte de nouveaux e-mails en 2024 ajoutera au trouble : alors qu’il était écrit dans le projet que les manipulations se tiendraient à Chapel Hill, ces courriels montrent que Peter Daszak envisageait “qu’un grand nombre de ces analyses [soient] effectuées à Wuhan” une fois les fonds obtenus. Le fait est que le projet ne sera pas financé.

Hypothèses contre hypothèses. Arguments contre arguments. Suppositions contre suppositions. Les mois passent et les deux camps s’enterrent dans leurs tranchées. Les principaux signataires de “Proximal origin”, Robert Garry, Kristian Andersen, et Edward Holmes, rejoints par une poignée d’autres spécialistes, continuent de publier des études sur les origines du Covid dans de grandes revues. Ces articles apportent selon eux des éléments en faveur d’une zoonose, sans toutefois la démontrer formellement. En 2022, Edward Holmes écrira pourtant sur le site The Conversation que “la théorie du labo est morte”. Mais entre-temps, les doutes des scientifiques au début de la pandémie et les expériences de type “gain de fonction” menées à Wuhan ont été dévoilés, et la parole de ces chercheurs n’imprime plus : un sondage montre que, pour le grand public, le Covid vient d’un laboratoire.

Dans ce contexte, arrive un nouvel épisode marquant, qui mérite d’être raconté. Il aboutira à la publication d’un article dans la revue Cell en septembre 2024. Ecrit sous la houlette de la Française Florence Débarre, directrice de recherche au CNRS, il compte encore parmi ses signataires le même petit groupe de scientifiques (Kristian Andersen, Edward Holmes…). L’histoire démarre le 17 février 2022 quand George Gao, alors directeur du CCDC, le centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, dépose auprès de la revue Nature un préprint dans lequel il présente l’analyse d’échantillons collectés au marché de Wuhan dans les premiers jours de 2020. Echantillons jamais mis à la disposition de la communauté internationale. Le scientifique indique que ses données ne permettent pas de conclure en faveur d’une hypothèse ou d’une autre.

Un nouveau jeu de données

L'équipe d'intervention d'urgence en matière d'hygiène de Wuhan effectue des perquisitions sur le marché de gros de fruits de mer de Huanan, fermé, le 11 janvier 2020
L’équipe d’intervention d’urgence en matière d’hygiène de Wuhan effectue des perquisitions sur le marché de gros de fruits de mer de Huanan, fermé, le 11 janvier 2020

Début mars 2023, Florence Débarre tombe par hasard sur les séquences de ces échantillons, déposées sur une base de données internationale. Normalement réservées aux équipes chinoises, elles se trouvent en accès libre. Plusieurs scientifiques étrangers en profitent pour les télécharger. “C’était une nouvelle importante car ces données démontraient qu’il y avait des chiens viverrins au marché, ce que l’équipe de George Gao n’avait pas relevé. Or jusque-là, la présence de ces animaux à la fin de l’année 2019 n’avait pas été confirmée, alors qu’ils auraient pu jouer le rôle d’hôte intermédiaire”, rappelle Florence Débarre.

Fureur de Gao et de son équipe, réunions de crise à l’OMS. “Nous n’étions d’accord sur rien, ni sur l’accès aux données, ni sur les conclusions à en tirer”, se rappelle un des participants américains, qui tient à rester anonyme. Dès le 16 mars, le magazine The Atlantic publie un article titré “La preuve la plus solide qu’un animal a déclenché la pandémie”. L’information fera la Une de la presse mondiale. Le 18, l’OMS finit par publier un communiqué sibyllin : “Bien que ces éléments n’apportent pas de preuves irréfutables quant à l’hôte intermédiaire ou aux origines du virus, les données fournissent des preuves supplémentaires de la présence sur le marché d’animaux sensibles pouvant avoir été à l’origine d’infections humaines.”

En réalité, ce jeu de données ne prouve pas que les animaux aient été infectés et encore moins qu’ils aient contaminé les humains. D’ailleurs, la journaliste de The Atlantic rétropédalera deux mois plus tard. Entre-temps, le 5 avril 2023, l’article de Gao est publié en ligne par Nature, sans que sa conclusion ne change. En mars 2023, l’article de Florence Débarre est déposé sur un site de partage de données, avant de paraître dans la revue Cell un an et demi plus tard. “Notre étude ne peut pas prouver que les animaux aient été infectés mais le faisceau d’indices penche clairement en faveur de la zoonose”, insiste-t-elle.

Coups de théâtre

Fin de l’histoire ? Même pas. Le 5 décembre, Gao publie une étude concluant que le chien viverrin est peu sensible au Sars-CoV-2. La polémique repart de plus belle. “Il a déjà été montré que ces animaux pouvaient contracter le virus”, se désole Florence Débarre. Les dernières péripéties nous conduisent au Japon. Début décembre toujours, lors d’une conférence consacrée aux pandémies, le virologue Spyros Lytras affirme que de nouvelles analyses des données du marché démontrent “une infection des animaux”. Peut-être un nouveau point pour la théorie zoonotique, même si ces informations n’ont pas encore fait l’objet d’une publication. Lors du même événement, l’ex-directrice de virologie du WIV, Shi Zhengli, soutient, séquences ADN à l’appui, “qu’aucun des virus stockés dans [ses] congélateurs n’était l’ancêtre le plus récent du virus Sars-CoV-2”. L’information sera reprise telle quelle par un journaliste de la revue Nature, sans même que l’article ne précise que ces affirmations sont, en l’état, invérifiables. Ni qu’elles arrivent quelques jours après la publication du rapport du Congrès américain, et alors que le groupe Sago de l’OMS finalise son propre document…

Autant de coups de théâtre qui n’aident en rien à la manifestation de la vérité. Une odeur nauséabonde plane sur cette enquête, qui a depuis longtemps quitté le seul champ de la science. Quand certains sont traités de “complotistes” et invités au silence dans un camp, d’autres subissent menaces et pressions dans le camp d’en face. Comment sortir de l’impasse ? “Il manque la preuve définitive. Elle attend peut-être quelque part, que quelqu’un tombe dessus. Après tout, on a bien attendu plus de six siècles pour découvrir l’origine de la Grande Peste”, conclut Jean-Claude Manuguerra, coprésident du comité Sago. Les millions de victimes du Covid et leurs proches espèrent ne pas avoir à patienter si longtemps.

* Kristian Andersen, Robert Garry, Edward Holmes, Peter Daszak, Ron Fouchier et Jeremy Farrar n’ont pas donné suite aux sollicitations de L’Express.





Source

.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . %%%. . . * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - . . . . .