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Aux Etats-Unis, la colère noire des policiers après la grâce des émeutiers du Capitole


C’est une promesse de sa campagne à laquelle il n’a pas dérogé : à peine investi, le nouveau président américain Donald Trump a signé, lundi 20 janvier, à la Maison-Blanche, un décret graciant plus de 1 500 participants à l’assaut du Capitole, siège du congrès américain saccagé le 6 janvier 2021, pour protester contre la victoire de Joe Biden à la présidentielle. Une décision qui a suscité de nombreuses réactions parmi les forces de l’ordre qui avaient tenté d’empêcher l’attaque, et avaient violemment été prises à partie par les militants d’extrême droite.

Le 6 janvier 2021, alors que des centaines de partisans radicaux de Donald Trump s’infiltrent dans le siège du Congrès américain pour bloquer la certification des résultats de l’élection, 150 policiers sont blessés au cours du siège de sept heures, pendant lequel sont dégainées des armes telles que des couteaux, hachettes, matraques, ou encore gazeuses. Le policier Brian D. Sicknick est quant à lui décédé à l’hôpital, le lendemain, des suites de deux accidents vasculaires cérébraux. Quatre autres policiers se seraient également suicidés dans les mois qui ont suivi.

“Une trahison”

Le frère de Brian Sicknick a quant à lui condamné le projet de Donald Trump de gracier de nombreux émeutiers. “Donald Trump et ses partisans ne se contentent pas de rendre hommage à la foule meurtrière qui a tué mon frère, ils sont déterminés à gracier les responsables”, a déclaré Craig Sicknick, cité par ABC News. “C’est une trahison non seulement envers les familles et les proches de ceux qui ont été blessés et tués, mais envers tous les Américains”. Craig Sicknick avait été à l’origine d’une pétition s’opposant aux grâces, dénonçant une façon pour les émeutiers “d’échapper à leurs responsabilités”.

Lundi, un agent de la police métropolitaine, Michael Fanone, a, lui aussi, réagi à la nouvelle sur CNN. “J’ai été trahi par mon pays et par ceux qui ont soutenu Donald Trump. La seule chose qui me vient à l’esprit, c’est que c’est pour cela que le peuple américain a voté.” L’agent s’était retrouvé, pendant l’attaque, assommé et blessé au sol, ayant reçu plusieurs décharges de taser dans la nuque. La foule lui avait également confisqué ses munitions et tenté de lui arracher son arme.

Après l’attaque, le ministère de la Justice et le FBI ont lancé une chasse à l’homme qui s’est révélée être la plus grande enquête criminelle de l’histoire des Etats-Unis. Quelque 1 600 personnes ont été arrêtées et inculpées, dont plus de 1 270 ont fait l’objet de poursuites judiciaires à la suite de l’assaut du Capitole.

Selon les données du ministère de la Justice, environ 55 % des poursuites engagées le 6 janvier concernent des délits mineurs, notamment des troubles à l’ordre public ou des violations de propriété. Une grande partie des personnes présentes dans la foule ont également déclaré qu’elles n’avaient pas eu l’intention d’infiltrer le Capitole, tandis que des indices indiquent que les assaillants auraient été autorisés à entrer dans le bâtiment par certains éléments de la police, rappelle CNN.

Figures de milices d’extrême droite

La grâce bénéficie ainsi à l’ensemble des personnes condamnées, à l’exception de 14, dont la peine est commuée en période de prison déjà purgée. Il s’agit de membres des mouvements d’extrême droite Oath Keepers et Proud Boys, dont le fondateur des Oath Keepers, Stewart Rhodes, condamné à 18 ans de prison. Tous les autres, y compris l’ancien chef des Proud Boys, Enrique Tarrio, condamné en septembre 2023 à 22 ans de prison, soit la plus lourde peine prononcée pour l’assaut contre le Capitole, reçoivent une grâce intégrale. Les grâces n’effacent pas le casier judiciaire d’un accusé et n’annulent pas une condamnation, bien que la grâce soit ajoutée à son casier judiciaire, mais elles rétablissent en revanche le droit de posséder une arme. “Cette proclamation met fin à une grave injustice nationale infligée au peuple américain au cours des quatre dernières années et commence un processus de réconciliation nationale”, indique le texte du décret publié par la Maison-Blanche.

Donald Trump n’a pas été directement inquiété par la justice pour ces événements, bien que la commission d’enquête parlementaire sur le 6 janvier 2021 ait recommandé en décembre 2022 des poursuites pénales à son encontre, notamment pour appel à la rébellion et complot contre les institutions américaines. Afin d’éviter aux membres de cette commission (notamment des élus et fonctionnaires) des représailles de Donald Trump après son retour à la Maison-Blanche, Joe Biden a signé lui-même un décret de grâce présidentielle quelques heures avant de lui céder le pouvoir.




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