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Les ambitions de Donald Trump sur l’Ukraine vues de Russie : “Il reste un ennemi systémique”


On aurait pu penser qu’il prendrait son temps avant d’ouvrir ce dossier crucial. Mais quelques heures après son investiture, le nouveau président américain s’est lancé : “Je crois que le président Poutine est en train de détruire la Russie en ne concluant pas d’accord”. Puis, le lendemain : si Moscou ne conclut pas d’accord avec l’Ukraine “maintenant”, Donald Trump n’aura “pas d’autre choix que d’imposer de hauts niveaux de taxes, de droits de douane et de sanctions sur tout ce que la Russie vend aux Etats-Unis”, a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

Mais ces annonces ne semblent pas susciter de grandes émotions à Moscou. “Nous ne voyons rien de nouveau ici”, a déclaré jeudi 23 janvier le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Même la menace de nouvelles sanctions sur l’économie russe n’impressionne pas Vassili Kashine, directeur du département de l’économie mondiale et des affaires internationales de l’Ecole des hautes études en sciences économiques : “Notre économie connaît des déséquilibres et de l’inflation, mais cela n’exige pas l’arrêt de toutes les hostilités. […] Nous sommes en mesure de continuer ainsi… Et si la défense de l’Ukraine continue de s’effondrer comme actuellement, il serait plus sage pour l’autre partie d’accepter nos conditions.”

Pour Vladimir Poutine, qui rappelait, lors d’une réunion avec ses ministres, lundi 20 janvier, que l’objectif de ces futures discussions “ne doit pas être une brève trêve […], mais une paix durable”, il est “nécessaire d’obtenir des propositions sérieuses de la part de nos collègues qui ont autrefois gelé les relations avec la Russie”, a-t-il affirmé dans une vidéo postée sur le site officiel du Kremlin. C’est possible, car la communication sera désormais fluide entre les deux dirigeants, veut croire Alekseï Pouchkov. Pour le chef de la Commission du Conseil de la Fédération, l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis “supprime au moins un écart idéologique et de valeurs entre Washington et Moscou”, a-t-il affirmé sur son compte Telegram.

Relations instables

Vice-ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Riabkov souligne, lui, le caractère instable des relations entre les Etats-Unis et la Russie, lors d’une interview à l’Institut des Etats-Unis et du Canada de l’Académie de Russie des sciences. Selon lui, les relations russo-américaines “seront associées non seulement à un nombre important de défis, mais aussi à un rythme accru de changements imprévisibles”.

“Chantage grossier”

Et si Donald Trump semble convaincu qu’il va pouvoir régler la crise russo-ukrainienne dans les cent prochains jours, certaines figures politiques et journalistiques russes ne partagent pas son avis. La Douma n’est pas restée silencieuse : la stratégie de Trump de “paix par la force” est, selon le Parlement russe, une stratégie sans issue. De son côté, Vladimir Rigov, coprésident du conseil de coordination pour l’intégration des nouvelles régions de la Fédération de Russie, estime que la résolution du conflit se décidera en tout cas entre les deux hommes, sans Volodymyr Zelensky. “Personne n’écoutera la position du politicien ukrainien, personne ne lui a donné la parole”, a-t-il déclaré ce 22 janvier au média russe RIA Novosti.

La résolution du conflit en Ukraine ne semble pas séduire non plus les blogueurs russes. Star de la télévision russe suivie par plus d’un million de personnes sur Telegram, Vladimir Soloviev a déclaré : “Il ne faut pas se faire d’illusions. Trump est incontestablement un ennemi systémique. […] Il dit ‘Soit vous parvenez immédiatement à un accord, soit nous mettons en place de nouvelles sanctions’. Est-ce ainsi que nous pouvons parler à la Grande Russie ?” Quant à Zakhar Prilepine, suivi sur Telegram par plus de 270 000 personnes, il a affirmé mercredi que “l’opinion du président américain Trump reste seulement son opinion. […] Personne ne se laissera avoir par ce chantage grossier. Nous devons nous préparer à une longue guerre et à une détérioration de notre économie. L’Ukraine, elle, doit se préparer à la destruction de son Etat.” On n’en attendait pas moins d’eux.




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