La remontée du chômage se confirme en France : le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail a augmenté de 3,9 % au quatrième trimestre 2024 par rapport au troisième trimestre, la plus forte remontée du chômage en France (hors Mayotte) en une décennie en dehors de la crise du Covid, selon les chiffres publiés ce lundi 27 janvier par le ministère du Travail. Chez les jeunes de moins de 25 ans, la hausse atteint 8,5 % sur le trimestre en France métropolitaine, précise le département des études du ministère (Dares), sur fond de baisse des embauches et de multiplication des faillites d’entreprises.
Dans la France entière, le nombre de chômeurs de catégorie A atteint 3,138 millions au 4e trimestre, soit 117 000 chômeurs de plus sur un trimestre. Une part de cette hausse (+36 000) est toutefois due au basculement de demandeurs d’emploi de catégorie B ou C – activité réduite- vers la catégorie A. En incluant l’activité réduite (Catégories A,B et C), le nombre des demandeurs d’emploi augmente de 1,7 % à 5,495 millions sur le trimestre, et de 1,8 % sur un an.
Signe que le retournement du marché de l’emploi est récent : la hausse du chômage pour les catégories A,B et C est plus forte pour ceux inscrits depuis moins d’un an à France Travail (+2,3 % en France métropolitaine) et même depuis moins de trois mois (2,8 %) que pour ceux déjà au chômage depuis plus d’un an (+1,1 %).
“C’est très mauvais”
Les principaux organismes économiques s’attendent à une hausse du chômage en 2025. Dans sa dernière note de conjoncture mi-décembre, l’Insee a estimé que le taux de chômage (mesuré au sens du BIT et permettant des comparaisons internationales) devrait passer de 7,4 % actuellement à 7,6 % de la population active d’ici à la mi-2025. Le taux de chômage du quatrième trimestre est attendu le 11 février.
Les chiffres du quatrième trimestre marquent “une vraie rupture : on ne s’attendait pas à ce que ça soit bon, mais là c’est très mauvais”, a réagi pour l’AFP Mathieu Plane, directeur adjoint du département Analyse et prévision à l’OFCE. “Il y a la remontée des faillites” et également “l’ajustement budgétaire qui est attendu avec beaucoup d’incertitude, qui a été renforcée par la censure”, les entreprises anticipant la fin ou le rabotage de certaines aides, comme sur l’apprentissage, ajoute l’économiste.
Alors que la vigueur du marché du travail avait surpris les économistes depuis la crise du Covid et que nombre d’entreprises peinaient à embaucher, l’Urssaf a rapporté la semaine dernière que les déclarations d’embauche étaient reparties à la baisse au quatrième trimestre, perdant 2,4 % par rapport au trimestre précédent.
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