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Vacances scolaires : les élèves français sont-ils vraiment bien lotis, comme le prétend Emmanuel Macron ?


Les élèves français verront-ils prochainement leurs vacances scolaires diminuer ? C’est en tout cas ce qu’a laissé (une nouvelle fois) sous-entendre le président de la République, Emmanuel Macron ce dimanche 2 février. Questionné sur le sujet par un enfant lors d’un déplacement pour la commémoration des 80 ans de la libération de Colmar dans le Haut-Rhin, le chef de l’Etat a annoncé vouloir “rouvrir la question du temps scolaire” pour permettre aux élèves de “mieux apprendre”. “Pourquoi les emplois du temps sont-ils très chargés ? [Parce] que la France a des vacances plus longues que dans beaucoup de pays. La question que l’on peut se poser pour nos enfants est : est-ce qu’il ne faut pas revoir les vacances pour pouvoir décontraindre les semaines ?”, a demandé Emmanuel Macron.

Le 15 janvier dernier, c’est Elisabeth Borne, ministre de l’Education nationale, qui s’emparait du sujet dans un entretien accordé au Parisien, jugeant que les “coupures longues [lors des vacances d’été] se traduisent par des pertes de niveau pour les élèves les plus fragiles”. Mais les élèves français ont-ils réellement plus de congés que leurs voisins ? L’Express fait le point.

Vacances d’été vs les autres congés

Avec près de 17 semaines par an, la France fait effectivement partie des pays où les jeunes ont le plus de vacances. Sur l’année 2023-2024, les élèves français des cycles primaires et secondaires ont bénéficié de 121 jours de congé selon Eurydice. Si certains Etats frontaliers sont loin derrière ce total avec 91 jours pour l’Allemagne et 61 pour la Suisse, d’autres s’en rapprochent comme l’Espagne avec 104 jours, l’Italie avec 107, la Belgique avec 109 et Le Luxembourg avec un total de 115 jours.

À noter que l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie et la Suisse étant divisées en zones géographiques aux systèmes scolaires distincts, ces données varient à la hausse dans certaines régions. La France ne monte tout de même pas sur le podium des pays aux plus nombreuses vacances scolaires et demeure derrière Malte et les pays Baltes.

Mais un élément aurait également dû attirer l’attention du président de la République : contrairement aux sous-entendus, la France fait partie des pays ayant le moins de vacances d’été. À l’instar des Suisses, près de la moitié des congés des élèves français sont concentrés durant la période estivale. Or, dans de nombreux Etats comme l’Italie, l’Espagne ou Malte, ces vacances constituent plus de la moitié du total des congés scolaires. Preuve en est avec la Lettonie où 93 jours de vacances sur 128 ont lieu durant l’été. Avec 56 jours de congé pendant la période estivale, la France offre ainsi moins de vacances d’été que la plupart des autres pays européens. Seuls la Norvège, l’Allemagne, le Danemark, le Liechtenstein, les Pays-Bas et la Suisse en comptent moins. La longueur des vacances d’été est-elle donc réellement le problème ?

Les vacances, une destruction de l’apprentissage ?

Ce n’est en tout cas pas la première fois que le sujet du rythme scolaire est mis sur la table sous la présidence d’Emmanuel Macron. En août 2023, le chef de l’Etat avait déjà pointé du doigt la durée des vacances d’été, invoquant les inégalités d’apprentissage que celles-ci peuvent engendrer. “L’inégalité [des élèves] revient quand on a des vacances de trois mois. Les enfants reviennent au 1er septembre avec les compétences qu’ils avaient un mois et demi avant l’arrêt des cours. On détruit en quelque sorte de l’apprentissage collectif. […] Quelle est la conséquence de ça ? C’est qu’on bourre les semaines de nos enfants”, avait-il affirmé lors d’une visite à Marseille.

Pour Claire Leconte, psychologue, spécialiste des rythmes de l’enfant et de l’adolescent, interrogée par L’Express en juin 2023, raccourcir les vacances d’été ne permettrait pas de “réduire les inégalités”. “Certaines familles prennent le temps de se retrouver durant l’été, de faire des jeux de société ensemble ou des activités autres que scolaires. Ces différentes formes d’apprentissages leur serviront également toute leur vie”, avait-elle expliqué. Toutefois, pour ne pas perdre le fil durant l’été, la psychologue est catégorique : l’enfant doit “se remettre dans le rythme de l’école dès le 15 août” en se couchant “à la même heure que durant le reste de l’année pour être resynchronisé dès la rentrée”. Mais cela suffira-t-il à convaincre le président de la République ? Rien n’est moins sûr.




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