Le Kremlin a jugé mercredi 5 février “vides de sens” les déclarations du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’était dit prêt la veille à des négociations directes avec son homologue russe Vladimir Poutine et d’autres dirigeants pour mettre fin au conflit. “Le fait d’être prêt doit reposer sur quelque chose […] Jusqu’à présent, cela ne peut être perçu que comme des paroles vides de sens”, a déclaré à des journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Il a une nouvelle fois souligné que Volodymyr Zelensky a interdit par décret en octobre 2022 toute négociation tant que Vladimir Poutine serait au pouvoir en Russie, une réplique à la décision du Kremlin de revendiquer l’annexion de quatre régions ukrainiennes. “Malgré tout, nous restons ouverts aux négociations”, a poursuivi Dmitri Peskov, estimant que “la réalité sur le terrain” devrait convaincre Kiev de “faire preuve d’ouverture et d’intérêt pour de telles négociations”.
Volodymyr Zelensky a longtemps été catégoriquement opposé à tout compromis avec la Russie, mais a revu certains points de sa position ces derniers mois face aux difficultés rencontrées par son armée sur le front et surtout depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, qui affirme vouloir mettre fin rapidement au conflit.
“Un compromis pour l’Ukraine”
Interrogé sur la possibilité de négocier avec Vladimir Poutine dans un entretien diffusé mardi, Volodymyr Zelensky a assuré qu’il le ferait “si c’est la seule configuration dans laquelle nous pouvons apporter la paix aux citoyens de l’Ukraine et ne plus perdre de gens”. Il a évoqué un format avec “quatre participants”, qui serait a priori l’Ukraine, la Russie, les Etats-Unis et l’UE.
Précisant ses propos dans un message mercredi, le président ukrainien a assuré que le fait d’être prêt à discuter avec Vladimir Poutine était en soi “un compromis” de la part de l’Ukraine. “Poutine est un assassin et un terroriste […] Parler à un meurtrier est un compromis pour l’Ukraine et l’ensemble du monde civilisé”, a-t-il indiqué, tout en admettant que les alliés de Kiev “pensent que la diplomatie est la voie à suivre”.
Lors de cet entretien diffusé mardi, Volodymyr Zelensky a également une nouvelle fois évoqué la possibilité que l’Ukraine obtienne des armes nucléaires si elle échouait à intégrer rapidement l’Otan. Dmitri Peskov a estimé mercredi que ces déclarations étaient “à la limite de la folie”, appelant les alliés de Kiev à prendre conscience des “dangers potentiels de la discussion d’un tel sujet en Europe”.
Le porte-parole du Kremlin a aussi confirmé que “des contacts” ont lieu entre les Etats-Unis et la Russie sur des sujets précis, et que ces contacts “se sont intensifiés récemment”, sans préciser davantage.
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