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Guerre en Ukraine : ces effets collatéraux sur le secteur aérien… et le climat


L’impact de la guerre en Ukraine n’est pas seulement économique et sociétal, il est aussi écologique. Une étude, publiée par Communications Earth & Environment mercredi 12 février a mesuré les conséquences climatiques dues à la modification du trafic aérien engendrée par le conflit. Il en résulte une augmentation, évaluée à 1 %, des émissions mondiales de dioxyde de carbone provenant du secteur aérien sur l’année 2023.

A la suite de l’invasion russe en Ukraine, déclenchée le 24 février 2022, les compagnies aériennes n’ont plus eu le droit de survoler l’espace aérien russe, soucieuses de ne pas revivre le sort du vol MH17, abattu au-dessus de l’Ukraine en juillet 2014. Dans ce contexte, les avions ont été contraints d’emprunter des itinéraires plus longs, entre l’Europe ou l’Amérique du Nord et l’Asie de l’Est, les poussant à consommer davantage de carburant. Selon l’étude, “ces détours causés par la guerre en Ukraine ont conduit les avions à consommer en moyenne 13 % de carburant supplémentaire par rapport à leurs itinéraires initiaux”.

Une hausse de la consommation de carburant qui, pour autant, diffère selon les itinéraires suivis. Selon les chercheurs de l’Institut Pierre-Simon Laplace (Sorbonne Université/École Polytechnique/UVSQ) l’augmentation de la consommation est estimée à 14,8 % pour les vols entre l’Europe et l’Asie tandis que ceux reliant l’Amérique du Nord à l’Asie ont connu une hausse, certes plus faible, mais toujours significative, de 9,8 %.

L’impact des autres zones de conflit dans le monde

Pour Nicolas Bellouin, professeur détaché par l’Université de Reading à l’Institut Pierre-Simon Laplace et co-auteur de cette étude, les vols concernés par les détours sont environ 1 100 par jour : La distance supplémentaire qu’ils parcourent a un impact notable sur l’empreinte carbone globale de l’aviation. Ces détours ont ajouté 8,2 millions de tonnes de CO2 aux émissions mondiales de l’aviation en 2023.” Des données qui ne rassurent pas les consciences écologiques, d’autant plus que le trafic aérien est en hausse – L’Association du transport aérien international IATA estime qu’il augmentera de 6,7 % cette année par rapport à 2024 – ce qui risque d’augmenter le nombre de détours.

L’Ukraine n’est pas non plus le seul théâtre de conflit dans le monde et les effets de la guerre sur le trafic aérien peuvent s’étendre à d’autres pays. Dans cette étude, les chercheuses et chercheurs ont également examiné les restrictions aériennes au-dessus de la Libye, de la Syrie et du Yémen. Ils ont constaté que, dans ces pays, 60 à 100 vols étaient affectés chaque jour.

Pour les avions évitant l’espace aérien libyen, la hausse du carburant consommé est de 2,7 %, tandis que ceux contournant la Syrie enregistrent une augmentation de 2,9 %. Les détours autour du Yémen ont, de leur côté, un impact légèrement plus important, les avions consommant 4,3 % plus de carburant. Néanmoins, pour ces pays, leurs répercussions sur les émissions mondiales de CO2 liées à l’aviation ne sont pas comparables au cas ukrainien, puisqu’elles restent inférieures à 0,2 %.




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