Le Premier ministre François Bayrou, invité sur France Inter ce dimanche 16 mars, a répondu par la négative à un retour de l’âge de départ à la retraite à 62 ans – contre 64 ans dans la loi actuelle. “Je ne crois pas que la question paramétrique, comme on dit, c’est-à-dire la question de dire ‘voilà l’âge pour tout le monde’ […] soit la seule piste”, a-t-il indiqué.
“Nous devons à tout prix avoir deux discussions, une sur le privé, avec l’exigence de revenir à l’équilibre en 2030” et “deuxièmement, se demander quelle méthode nous pouvons trouver, pour ce qui est des retraites du public, pour qu’on ait, à terme, un retour à un meilleur équilibre des finances publiques”, a développé l’ex-Haut commissaire au Plan.
“Compte tenu des menaces, on ferait bien de réunir les forces sociales et politiques, non pas pour leur demander s’il faut revenir sur une réforme déjà votée, mais pour se demander comment s’adapter à un effort à venir considérable, presque existentiel”, avait fait valoir vendredi, dans Le Figaro, Edouard Philippe, maire du Havre, qui tient un congrès ce dimanche.
“Divergence” avec Edouard Philippe
François Bayrou a par ailleurs exprimé sa “divergence” avec son prédécesseur, patron d’Horizons candidat à la présidentielle, qui juge “complètement hors-sol” et “déjà totalement dépassé” le “conclave” de concertations entre partenaires sociaux sur les retraites mis en place par le gouvernement au vu du contexte international. “Edouard Philippe considère que la démocratie sociale et les partenaires sociaux, c’est négligeable, qu’il faut (les) laisser de côté, qu’il faut considérer que désormais la décision doit venir du sommet et s’imposer à la base”, a affirmé le chef du gouvernement.
Face à ces critiques, la patronne de la CFDT, Marylise Léon, a défendu samedi dans Ouest-France les concertations sur les retraites, en considérant qu’il s’agissait d’un rendez-vous “utile et nécessaire”. Elle a en outre estimé que le débat, sur fond de guerre en Ukraine et de menace russe, visant à instaurer la primauté de l’économie de guerre sur les dépenses sociales, était “très opportuniste”.
Plusieurs acteurs du monde politique et économique, à l’instar d’Edouard Philippe, ont remis en cause le bien-fondé de ce conclave – duquel Force ouvrière (FO) a claqué la porte – au regard des changements géopolitiques et de l’effort de défense qui doit être produit.
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