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Qu’est-ce que la start-up Wiz, rachetée par Google pour 32 milliards de dollars ?


C’est de très loin la plus importante acquisition jamais réalisée par Google et sa maison mère Alphabet. Il va permettre à Google d’accélérer dans l’informatique à distance, le “cloud computing”. Google va racheter, pour 32 milliards de dollars, la start-up israélienne Wiz, spécialisée dans la cybersécurité. Cette prise de contrôle se fera entièrement en numéraire, selon un communiqué publié ce mardi 17 mars, et devrait être finalisée en 2026.

Wiz, basée à New York mais qui a gardé son siège à Tel Aviv, propose un service d’analyse de données pour détecter les risques de sécurité. Wiz s’est démarquée en concevant ce modèle de sécurité informatique axé sur l’utilisation de l’informatique à distance, le cloud. Il équipe aujourd’hui la moitié des 100 plus grandes entreprises américaines, selon le site Internet de la licorne de la cybersécurité. Concrètement, précise Numerama, le programme développé par Wiz cartographie l’ensemble des infrastructures cloud et repère les alertes ou vulnérabilités qui pourraient mener à des brèches.

L’appui des investisseurs de la Silicon Valley

“Notre mission est d’aider toutes les sociétés à sécuriser tout ce qu’ils réalisent et font tourner dans le cloud, quel que soit ce cloud”, a déclaré le directeur général de Wiz, Assaf Rappaport, durant une conférence téléphonique. “La migration vers le cloud a transformé la façon dont les logiciels sont conçus”, a ajouté le co-fondateur de Wiz. La start-up, qui s’est autoproclamée “entreprise de logiciel à la croissance la plus rapide de tous les temps”, a atteint 500 millions de dollars de chiffre d’affaires récurrent (ARR) en 2024 et prévoit de dépasser le milliard en 2025. Elle bénéficie de l’appui de nombre d’investisseurs de la Silicon Valley.

Wiz, qui compte 1 500 salariés, a été lancée en 2020 par quatre Israéliens membres de la prestigieuse unité 8200, l’unité d’élite du service de renseignement informatique de l’armée israélienne, dont Assaf Rappaport, rappellent Les Echos. Auparavant, les co-fondateurs avaient déjà créé une première société, Adallom, dédiée à la sécurisation informatique des logiciels à distance (SaaS), des programmes utilisés par les entreprises à travers le cloud. Comme le rappelle Numerama, Wiz a vu le jour au bon moment : au tout début de la pandémie de Covid-19, une période marquée par une adoption massive du télétravail et une migration accélérée vers le cloud. Avec la généralisation du télétravail, les risques liés à la sécurité réseau se sont multipliés, ce qui a considérablement augmenté la demande de solutions capables de protéger les tâches à distance.

Une offre refusée en 2024

L’utilisation croissante du cloud augmente les risques d’attaques informatiques, les entreprises recourant à des infrastructures situées sur des sites différents. La montée en puissance de l’intelligence artificielle nécessite des capacités de traitement et de stockage assurées par les centres de données (data centers), ce qui rend le cloud encore plus incontournable.

La start-up Wiz avait déjà été approchée par Google en 2024, mais le conseil d’administration avait refusé l’offre, estimée par plusieurs médias américains à 23 milliards de dollars. Dans un message interne adressé aux employés de la société, Assaf Rappaport avait indiqué que le groupe préférait se préparer à une introduction en Bourse. Après ce revers, Google était revenu à la charge, remontant sensiblement son offre. Le géant californien n’avait pas hésité à mettre sur la table le double de la valorisation qu’affichait Wiz lors d’une récente vente d’actions, fin 2024.

Un marché de croissance

Ce rachat permet à Google de se renforcer dans la sécurité informatique, considérée comme un marché de croissance. Petit acteur du cloud il y a encore dix ans, Google est progressivement monté en puissance, au point d’atteindre 43 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans cette activité l’an dernier (+30 % sur un an). “L’intelligence artificielle présente de nouveaux risques, mais aussi de nouvelles opportunités”, a déclaré le patron de Google, Sundar Pichai, lors d’une conférence téléphonique. L’intégration de Wiz à Google est à même d'”accélérer la capacité des entreprises à renforcer leur sécurité, tout en abaissant leurs coûts, et favoriser l’adoption de l’informatique à distance”, a-t-il ajouté.

Thomas Kurian, patron du cloud chez Google, a de son côté évoqué les nouveaux modèles d’IA générative, sur lesquels sont bâtis des assistants comme ChatGPT ou Gemini, logés dans le cloud et susceptibles de faire l’objet d’attaques informatiques. Il a aussi mentionné le danger potentiel que pouvaient représenter certains modèles en cas de détournement et d’utilisation à des fins de piraterie informatique.

Google s’était déjà emparé, en 2022, d’un autre acteur de la cybersécurité, l’américain Mandiant, moyennant 5,4 milliards de dollars. Jusqu’ici, la plus grosse opération du groupe de Mountain View (Californie) remontait à 2012, avec la reprise de Motorola Mobility, ancienne division équipement de Motorola, pour 12,5 milliards de dollars.




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