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Boualem Sansal : l’écrivain franco-algérien condamné à cinq ans de prison ferme


Un tribunal en Algérie a condamné jeudi 27 mars à cinq ans de prison ferme l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, en détention depuis novembre, soit la moitié de la peine requise par le parquet, selon un correspondant de l’AFP présent dans la salle.

Boualem Sansal est accusé notamment d’atteinte à l’intégrité du territoire pour avoir repris à son compte, dans un média français d’extrême droite, la position du Maroc selon laquelle son territoire aurait été amputé au profit de l’Algérie sous la colonisation française.

Le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger, a décidé “en présence de l’accusé, une peine de cinq ans de réclusion ferme” et l’a aussi condamné à une amende de 500 000 dinars algériens, soit environ 3 500 euros, selon le correspondant de l’AFP.

Après l’annonce de cette décision, son avocat français en a appelé le président algérien à “l’humanité”. “Son âge et son état de santé rendent chaque jour d’incarcération plus inhumain encore. J’en appelle au président algérien : la justice a failli, qu’au moins l’humanité prévale”, a écrit Me Zimeray sur X, dans une allusion à une possible grâce par le chef de l’Etat.

Appel d’Emmanuel Macron

L’arrestation de l’auteur, le 16 novembre à Alger, avait aggravé les fortes tensions bilatérales provoquées l’été dernier par un revirement de la France, qui a apporté son soutien à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental.

Lors de son procès le 20 mars, le procureur avait requis dix ans de prison ferme contre le romancier, âgé de 80 ans selon son éditeur Gallimard. Le soir du réquisitoire, le président Emmanuel Macron a demandé sa libération rapide, disant avoir confiance dans “la clairvoyance” de son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune qui sait “que tout ça (les chefs d’accusation, ndlr) n’est pas sérieux”.

Peu connu en France avant cette affaire, Boualem Sansal y bénéficie d’un vaste soutien. Mardi, à Paris, des centaines de personnes se sont rassemblées pour demander sa libération, dont des personnalités d’extrême droite comme Marine Le Pen et Eric Zemmour.

Avant son incarcération, Boualem Sansal, un ancien haut fonctionnaire algérien, voix critique du pouvoir et anti-islamiste farouche, faisait des allers-retours fréquents en Algérie, où ses livres sont vendus librement. Pendant son procès, l’écrivain a nié toute intention de porter atteinte à son pays, expliquant avoir exercé sa “liberté d’expression” et exprimé “une opinion”, mais a reconnu, selon le journal Echorouk, avoir sous-estimé la portée de ses déclarations.





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