Face à Recep Tayyip Erdogan se présente un paradoxe délicat. Comment rester au pouvoir, quand bien même la Constitution lui interdit de se présenter à la prochaine présidentielle de 2028 ? “Le président turc n’a pas réussi à organiser sa succession, et se voit encore seul aux commandes”, observe Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie à l’Ifri.
Seulement, le 19 mars, la donne a changé. L’arrestation puis l’emprisonnement d’Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et principal opposant à Erdogan, a réveillé la rue turque. Depuis le 19 mars, ils sont des milliers à se rassembler chaque jour pour s’opposer à ce tour de force. “Si nous acceptons ce qu’il se passe, la démocratie meurt”, tonnait il y a quelques jours son épouse, Dilek Imamoglu, devant une foule en colère.
Arrestations d’opposants, instrumentalisation de la justice, purges dans l’armée ou la fonction publique, sans oublier les réformes constitutionnelles pour s’arroger les pleins pouvoirs… l’éventail répressif à la disposition de Recep Tayyip Erdogan fait souffler sur la Turquie un vent mauvais. Celui du basculement autocratique. C’est l’objet de notre nouveau long format vidéo.
Source